L'essentiel «Laissons les sages-femmes faire leur travail»
«Laissons les sages-femmes faire leur travail»
LUXEMBOURG - Les sages-femmes qui travaillent au Grand-Duché voudraient pouvoir exercer pleinement leur profession auprès des futures mamans.
«Il n'y a pas de pénurie au sens strict du terme», concède Yolande Klein, vie-présidente de l'Association luxembourgeoise des sages-femmes, en commentant la réponse parlementaire de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, sur le sujet. Aucun poste libre n'est en effet laissé vacant. «Mais je parlerais de pénurie d'offres pour les femmes qui vont ou ont accouché» ajoute-t-elle en regrettant qu'«aujourd'hui tout passe par la maternité et les gynécologues», privant ainsi les sages-femmes d'une partie importante de leurs attributions.
«Laissons les sages-femmes faire leur travail, suivre des grossesses normales de A à Z, elles sont compétentes pour le faire». Un premier pas a été fait avec le règlement grand-ducal du 22 novembre 2019 «déterminant le statut, les attributions et les règles de l'exercice de la profession». Mais la philosophie autour des femmes enceintes peine à changer, les institutions aussi puisque les futures mamans doivent encore passer par un gynécologue pour obtenir les précieux tampons synonymes d'allocations prénatales et de naissance. Une absurdité pour Yolande Klein «car si l'offre était plus diversifiée, il y aurait aussi plus de places de stages pour les étudiants». Et donc plus de sages-femmes luxembourgeoises.
Seul un tiers des étudiants vont au bout
Car 56% des sages-femmes sont aujourd'hui belges ou françaises a rappelé la ministre de la Santé. Et les Luxembourgeois vont avoir du mal à se faire une place dans la profession si la formation ne change pas, prévient Yolande Klein. Au Grand-Duché, la formation de sage-femme consiste en un Brevet de technicien supérieur (BTS) sur trois ans quand dans les pays étrangers, il s'agit d'un bachelor ou un master sur quatre voire cinq ans, plus prestigieux et plus valorisé sur le marché du travail.
C'est ainsi la double peine pour les étudiants au Luxembourg qui «doivent apprendre le métier en seulement trois ans et qui ne peuvent, en plus, espérer avoir la possibilité de continuer leur parcours universitaire». Résultat, seuls un tiers de 18 étudiants vont au bout de leur formation.